Disjonction sacro-iliaque

Source : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S187705171200041X

Qu’est-ce qu’une disjonction sacro-iliaque?

Le bassin est constitué de deux os iliaques, du sacrum et du coccyx. La disjonction sacro-iliaque est une perte de contact entre les surfaces articulaires du sacrum et des os iliaques. Il existe 2 articulations sacro-iliaques, une de chaque côté du sacrum.

Fréquemment, ces disjonctions se retrouvent dans les polytraumatismes avec une cinétique lésionnelle importante, par exemple un accident de la voie publique ou alors une chute violente d’une certaine hauteur. Chez les personnes âgées ostéoporotiques une simple chute de sa hauteur suffit à entrainer une fracture.

Ce sont des lésions rares.

Des lésions nerveuses ou génito-urinaires sont fréquemment associées.

L’absence de traitement est une source d’instabilité, et compromet la marche et la statique.

Une douleur intense, des difficultés pour marcher ainsi que des troubles urinaires (sang dans les urines, ou difficulté à uriner) sont des signes associés à ce type de fracture.

Le vissage sacro-iliaque :

Dans les disjonctions sacro-iliaques, le traitement de référence est le vissage sacro-iliaque. C’est une technique d’ostéosynthèse permettant de remettre en contact les surfaces articulaires entre elles.

L’intervention peut durer jusqu’à 2h.

L’opération se déroule sous anesthésie générale en salle de bloc opératoire avec contrôle radiologique qui est obligatoire pour savoir si les vis sont bien placées.

Une incision de quelques centimètres sur le côté de la hanche suffit à fixer l’articulation. Le chirurgien utilise des broches guides puis il introduit grâce aux broches les vis. Généralement, une ou deux vis suffisent. Un contrôle radiographique final permet de contrôler le bon positionnement de la vis avant la fermeture de la peau.

Source : https://www.info-radiology.com/rachis/bassin-hanches/disjonction-sacro-iliaque/

Le suivi post-opératoire :

L’hospitalisation dure quelques jours. Les pansements sont à réaliser par une infirmière tous les 2 à 5 jours jusqu’à cicatrisation. Des antalgiques et des anticoagulants sont prescrits.

L’hospitalisation peut être prolongée en fonction des autres lésions liées au traumatisme initial.

Aucun appui n’est possible pendant au moins 45 jours. Suivant l’avis du chirurgien, la rééducation est commencée après.

L’immobilisation du bassin entraine une fonte musculaire très rapide d’où l’importance d’une rééducation du bassin et des groupes musculaires qui s’y rattachent.

Le matériel d’ostéosynthèse (vis) n’est généralement pas retiré sauf cas exceptionnel.

Un contrôle radiographique et cicatriciel est effectué avec votre chirurgien à J45 après l’intervention.

Quels sont les risques et les complications :

Voir fiche sur les complications liées à l’ostéosynthèse.

En plus des risques liés à l’anesthésie, il existe des risques particuliers à l’ostéosynthèse.

En cas de déficit nerveux, le plus souvent ils sont liés au traumatisme et la possibilité de récupération est variable selon les lésions

Il est fortement conseillé d’arrêter le tabac pendant les 6 semaines suivant l’intervention car il augmente le taux d’infection et le risque de phlébite.

Questions fréquentes des patients :
  • Que faire en cas de température ou d’anomalie sur ma cicatrice ?

Si vous présentez une température élevée (=fièvre) ce peut être le signe d’une éventuelle infection. Si votre cicatrice, lors des pansements, est rouge, inflammatoire ou présente un écoulement, il faut consulter le plus rapidement possible votre chirurgien, qui saura vous conseiller et mettre en œuvre les traitements adaptés (locaux ou généraux (antibiotiques)).

Il ne faut pas prendre d’antibiotique sans l’avis de votre chirurgien.

 

  • Que faire si je ressens une douleur du mollet ou une oppression respiratoire ?

Ces signes peuvent être liés à l’existence d’un caillot dans une veine (= phlébite) ou à une migration de ce caillot vers le poumon (embolie pulmonaire) avec des conséquences possibles graves. Le risque est plus important si en fonction de l’opération réalisée vous n’avez pas le droit de poser le pied au sol : dans ce cas votre chirurgien vous aura prescrit des médicaments (anticoagulants) de protection. Même avec ces traitements le risque n’est pas nul et ces signes doivent vous alerter.