Anatomiquement, il s’agit d’une fracture de l’extrémité proximale du fémur (le haut du fémur en marron, figure ci dessous). Elle touche principalement la personne âgée, et plus particulièrement la femme ménopausée. Avec les fractures du col fémoral, ce sont des traumatismes assez fréquents qui ne cessent d’augmenter avec le vieillissement de la population. Ils peuvent survenir lors d’une simple chute chez les patients âgés ou lors d’un accident de voiture chez un patient plus jeune par exemple.
Le choc avec le sol provoque la fracture dans le cas des personnes âgées.
Il est possible de ne pas opérer, cela s’appelle un traitement orthopédique mais ce type de traitement entraine de lourdes conséquences avec un risque de décès très élevé (en raison des complications de l’alitement) et un cal vicieux (consolidation dans une mauvaise position).
Le traitement chirurgical est donc nécessaire, pour permettre la mise au fauteuil rapide du patient, cela évite notamment aux personnes âgées de rester trop longtemps alitées (risque de complication : escarre, phlébite, embolie, infections etc.). Cela permet aussi de mieux consolider la fracture en évitant les cals vicieux.
L’objectif est d’obtenir une marche sans douleur, et sans boiterie, avec un bon tonus musculaire dans un délais le plus court possible.
Dans une très grande majorité des cas une ostéosynthèse par clou de fémur proximal sera réalisée. Dans l’idéal, l’opération devra être réalisée dans les 48 heures suivant la fracture ou le plus rapidement possible. Cela dépend du patient et ses contre-indications chirurgicales éventuelles mais également des places disponibles au bloc opératoire.
Une hospitalisation de 2 à 3 jours après l’intervention est en général nécessaire.
L‘intervention chirurgicale est réalisée sous anesthésie générale ou anesthésie locorégionale. Elle dure en général moins d’une heure.
Cette chirurgie est réalisée en percutané, par technique mini-invasive sous contrôle radiographique peropératoire ce qui réduit le risque d’infection et de mauvaise cicatrisation.
Une courte incision de 3 à 5 cm est réalisée en regard du sommet du grand trochanter (en haut de la hanche) pour guider un clou centromédullaire qui ponte la fracture et le col fémoral.
Le clou (ou la plaque) est enfin verrouillé sur le haut et la bas, la peau suturée.
Les chirurgiens décident si l’appui est autorisé après l’intervention. En règle générale, vous pourrez vous lever et avoir un appui complet sur votre pied dès le lendemain sous réserve d’une bonne qualité osseuse et d’une fracture pas trop complexe.
Dans tous les cas, la reprise de la marche se fera accompagnée d’un kinésithérapeute ou d’une infirmière avec l’aide de cannes ou d’un déambulateur.
La rééducation vous permettra de vous déplacer en autonomie, de diminuer les douleurs et de retrouver une certaine mobilité. La rééducation kinésithérapique dure plusieurs semaines.
Des soins de pansements sont à réaliser tous les 2 à 5 jours, jusqu’à cicatrisation. Des antalgiques et des anticoagulants (prévention du risque de phlébite et d’embolie pulmonaire) sont prescrits.
Aucun mouvement n’est interdit après la pose d’un clou, si cela est douloureux arrêter le mouvement et recommencer plus tard. Il est important de mettre de la glace en regard de la hanche pour diminuer les hématomes qui sont quasi systématiques sur une fracture de fémur.
La sortie s’effectue à domicile si l’autonomie et l’environnement du patient le permettent. Sinon le patient sort dans un centre de rééducation ou de convalescence.
La reprise de la conduite est autorisée lorsque vous arrivez à marcher sans cannes. Des douleurs résiduelles peuvent persister jusqu’à 6 mois après l’intervention.
Une visite de contrôle post-opératoire à J45 pour contrôle cicatriciel et radiographie de contrôle.
La consolidation est en moyenne de 90 jours.
Le risque de perte d’autonomie est réel et doit être évalué. La majorité des complications après ce type d’intervention est liée à la perte d’autonomie du patient et de son état général.
Il est fortement conseillé d’arrêter le tabac pendant les 6 semaines minimum suivant l’intervention car il augmente le taux d’infection et le risque de phlébite.
La complication principale de ces fractures est le cal vicieux.
En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, il existe des risques liés à l’ostéosynthèse. Pour cela cliquez sur le lien de la fiche correspondante.
L’ensemble des complications possibles est détaillé sur cette page.
- Que faire en cas de température ou d’anomalie sur ma cicatrice ?
Si vous présentez une température élevée (= fièvre) ce peut être le signe d’une éventuelle infection. Si votre cicatrice, lors des pansements, est rouge, inflammatoire ou présente un écoulement, il faut consulter le plus rapidement possible votre chirurgien, qui saura vous conseiller et mettre en œuvre les traitements adaptés (lavage et antibiotiques). Il ne faut pas prendre d’antibiotique sans l’avis de votre chirurgien ou de son équipe.
- Que faire si je ressens une douleur du mollet ou une oppression respiratoire ?
Ces signes peuvent être liés à l’existence d’un caillot dans une veine (= phlébite) ou à une migration de ce caillot vers le poumon (embolie pulmonaire) avec des conséquences possibles graves. Le risque est plus important si en fonction de l’opération réalisée vous n’avez pas le droit de poser le pied au sol : dans ce cas votre chirurgien vous aura prescrit des médicaments (anticoagulants) de protection. Même avec ces traitements le risque n’est pas nul et ces signes doivent vous alerter. Vous devez consulter en urgence.
- Est-ce que j’aurai des séquelles ?
Une fracture laisse toujours des séquelles, que ce soit un manque de force ou d’amplitudes articulaires, ou un manque d’autonomie. Néanmoins, nous sommes là pour les diminuer au maximum. La rééducation est longue et les séquelles à long terme ne peuvent s’évaluer qu’après au moins 6 mois à un an après l’intervention.