Fracture du poignet


Qu’est-ce qu’une fracture du poignet ?

L’articulation du poignet contient les deux os de l’avant-bras (le radius et l’ulna ou cubitus) et les huit os de la base de la main appelés aussi les os du carpe. L’os le plus fréquemment fracturé est la partie distale du radius.

Il faut distinguer les fractures extra-articulaires qui sont l’apanage du sujet âgé et qui succèdent le plus souvent à un traumatisme à basse énergie, des fractures articulaires complexes touchant plus fréquemment le sujet jeune et résultant le plus souvent d’un traumatisme à haute énergie.

C’est une fracture fréquente, qui survient lors d’une chute avec main tendue ou lors d’un choc violent. Le réflexe de mettre les mains en avant en chutant augmente le nombre de fracture du poignet. Elle est retrouvée chez les femmes âgées atteintes d’ostéoporose et chez les adeptes de sport extrême.

Le poignet fracturé est douloureux, œdématié et très souvent déformé. Des fourmillements peuvent apparaitre au niveau de la main. L’impotence fonctionnelle est totale.

On s’intéressera aux 2 principales fractures du poignet qui sont la fracture de Pouteau-Colles

et Goyrand Smith.

Les fractures de Pouteau-Colles :

C’est une fracture fréquente représentant 80% des fractures. Elle touche l’extrémité distale du radius. De face, on verra une déformation caractéristique en baïonnette, de profil on appellera ça en dos de fourchette. C’est une fracture extra-articulaire à déplacement postérieur (bas du poignet vers l’arrière).

Des lésions peuvent être associées notamment avec l’ulna (fracture de Gérard Marchand). Les os du carpe et les ligaments peuvent être touchés.

 

Les fractures de Goyrand Smith :

Cette fracture touche aussi l’extrémité inferieur du radius. Avec un déplacement vers l’avant, c’est-à-dire vers la paume de la main. Elle est plus rare que celle de Pouteau-colles. C’est une fracture extra-articulaire à déplacement antérieur (bas du poignet vers l’avant).

Pourquoi une opération ?

Le but du traitement est de réduire les fractures déplacées, et de stabiliser cette réduction soit par un traitement orthopédique si la réduction est stable soit par une méthode chirurgicale si la réduction est instable.

Le risque si l’on n’opère pas est de se retrouver avec un déplacement secondaire de la fracture.

 

Le traitement orthopédique :

Le traitement orthopédique est utilisé dans les fractures non déplacées, déplacées et stables après réduction. Pour une fracture non déplacée, pas besoin de réduction juste une immobilisation.

La réduction est réalisée le plus souvent sous anesthésie loco-régionale ou sédation. Le but de la réduction est de restituer une anatomie le plus proche de la normale.

L’immobilisation par un plâtre ou par une résine sera de mise pendant 6 semaines. Le chirurgien peut aussi décider d’immobiliser le coude dans certains cas.

 

Le traitement chirurgical :

Avant toute opération, le chirurgien réduit la fracture.

Il existe 3 types de chirurgies qui peuvent être associées : les broches, les plaques vissées et le fixateur externe. Le traitement peut être complété par comblement par greffe osseuse ou du ciment. L’ostéosynthèse a pour objectif d’assurer une contention interne après réduction de la fracture.

L’opération du poignet se déroule sous anesthésie loco-régionale ou générale et peut s’effectuer en ambulatoire (entrée le matin et sortie le soir), selon le patient et les disponibilités au bloc opératoire.

Une simple incision de quelques centimètres suffit.

 

  • L’ostéosynthèse par broche :

Embrochage direct stabilisant les fragments entre eux. Une immobilisation est nécessaire. Les broches pourront être enlevées à J45 si la fracture est consolidée.

  • L’ostéosynthèse par plaque vissée :

Une plaque est vissée au niveau de la face antérieur du radius majoritairement. Si les plaques sont bien tolérées alors elles sont laissées en place (il n’y a aucun risque), d’autant plus si le patient est âgé.

  • Fixateur externe :

Il peut être associé avec une technique d’ostéosynthèse. Il protège le matériel d’ostéosynthèse des différentes contraintes mécaniques. En général, il est retiré au bout de 4 à 6 semaines.

 

Le délai de consolidation osseuse habituelle est de 6 semaines.

Les suites de l’opération :

Des antalgiques sont prescrits.

Des soins de pansements sont à réaliser jusqu’à cicatrisation par une infirmière tous les 2 à 5 jours. Le glaçage est important pour diminuer la douleur et limiter l’œdème. Une attelle amovible vous sera prescrit de J0 à J45.

Des exercices d’auto-rééducation sont conseillés au patient à partir de J15 puis rééducation active à partir de J45.

Les mouvements en force et le port de charge restent interdits pendant six semaines. Le matériel d’ostéosynthèse est retiré uniquement si il gène.

L’arrêt de travail varie en fonction de votre profession.

La reprise du sport ne se fait pas avant 3 mois.

La convalescence est longue (jusqu’à 12 mois dans certains cas).

Contrôle clinique et radiographique à J45 avec votre chirurgien

Quels sont les risques et les complications ?

Il est fortement conseillé d’arrêter le tabac pendant les 6 semaines suivant l’intervention car il augmente le taux d’infection.

La complication principale de ces fractures est l’arthrose précoce.

En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, il existe des risques liés à l’ostéosynthèse. Pour cela cliquez sur le lien de la fiche correspondante.

L’ensemble des complications possibles est repris dans cette page.

Questions fréquentes des patients :
  • Que faire en cas de température ou d’anomalie sur ma cicatrice ?

Si vous présentez une température élevée (=fièvre) ce peut être le signe d’une éventuelle infection. Si votre cicatrice, lors des pansements, est rouge, inflammatoire ou présente un écoulement, il faut consulter le plus rapidement possible votre chirurgien, qui saura vous conseiller et mettre en œuvre les traitements adaptés (locaux ou généraux (antibiotiques)).

Il ne faut pas prendre d’antibiotique sans l’avis de votre chirurgien ou de son équipe.

  • Est-ce que je retrouverai un poignet normal?

Une fracture laisse forcément des séquelles en force ou en mobilité, la récupération se fait sur 1 an après la fracture