Syndrome du Canal Carpien

Visualisation du ligament transverse responsable du syndrome du canal carpien:

 

Qu’est-ce que le syndrome du canal carpien et comment le diagnostiquer ?
Le nerf médian pénètre dans la main par un canal situé au niveau du poignet. Ce canal, constitué d’une gouttière osseuse, est fermé en avant par un puissant ligament. Les tendons fléchisseurs des doigts et le nerf s’engagent dans ce conduit. Le syndrome du canal carpien est la compression de ce nerf. Les symptômes se caractérisent par des engourdissements des 3 premiers doigts (pouce, index, médius) et du bord externe du 4ème, des fourmillements, des brûlures, plus fréquents la nuit ou au réveil. S’y ajoutent des douleurs de la main qui souvent remontent vers l’avant-bras, le coude. Quand la maladie évolue, apparaissent une certaine maladresse, une perte de la sensibilité, voire un déficit de mobilité du pouce avec une fonte musculaire (amyotrophie).

Un électromyogramme est le plus souvent pratiqué (enregistrement du courant électrique véhiculé par le nerf). Il précise l’importance de l’atteinte nerveuse et le lieu de la compression ainsi que l’éventuelle association d’une atteinte du nerf ulnaire (4ème et 5ème doigts). En l’absence de traitement, le nerf va progressivement perdre sa fonction et apparaîtra une perte de la sensibilité des doigts (chute des objets, impossibilité de ramasser les objets fins)…

La chirurgie est proposée lorsque l’atteinte est déjà marquée à l’électromyogramme ou lorsque le traitement médical est inefficace (infiltration).

Comment se déroule la chirurgie et les suites opératoires ?

La chirurgie est réalisée en ambulatoire (entrée le matin à l’hôpital et sortie le soir), sous anesthésie loco-régionale le plus souvent (anesthésie de tout le membre supérieur opéré). L’intervention dure environ 10-15 minutes.

L’opération consiste à ouvrir le canal carpien en sectionnant le ligament antérieur en ouvrant la paume de la main sur environ 1,5cm.

Après l’opération, un pansement stérile est mis en place pendant 15 jours.

Immédiatement après le « reveil » de l’anesthésie de la main, il est recommandé de bouger les doigts et le poignet, en essayant progressivement de fermer et ouvrir complétement le poing (autorééducation sans kinésithérapeute). Pendant le 1er mois post-opératoire, aucun geste en force ou activité sportive ou port de poids (maximum 1.5kg) avec la main opérée n’est autorisé.

Les gestes de vie quotidienne sont immédiatement permis, la conduite automobile reprise après environ 1 semaine, et les activités professionnelles entre 2 et 6 semaines.

Les engourdissements disparaissent en général vite, en revanche, les pertes de la sensibilité s’améliorent plus lentement, parfois incomplètement.

Une petite douleur à la partie proximale de la paume est habituelle et normale, du fait de la section du ligament et de la cicatrisation des tissus. Certains mouvements pourront être douloureux pendant quelques temps (ouvrir une bouteille, tordre une serpillière, passer la marche arrière d’une voiture…).

La force musculaire pré-opératoire diminue pour revenir au bout de 6 semaines à 3 mois.

Quels sont les risques et complications ?

En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie (risques cardiaques, neurologiques et généraux), notons quelques risques plus spécifiques à cette chirurgie :

  • Des réactions inflammatoires exacerbées (douleurs, rougeur, raideur) correspondent parfois à une algodystrophie. La bonne gestion de la douleur et de la rééducation immédiate personnelle limite cette complication.
  • Les lésions nerveuses sont exceptionnelles :
    • Des fourmillements dans les doigts persistants disparaissent le plus souvent en quelques mois,
    • Une plaie du nerf nécessite parfois une réintervention.
  • La survenue d’une infection ou d’un hématome est rare. Cette complication nécessite souvent un lavage de la zone opératoire et la mise sous antibiotiques plus ou moins longue.
  • La récidive est inhabituelle mais n’est jamais exclue.

 

Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive.  Votre chirurgien vous donnera toutes les explications complémentaires et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier avec les avantages, les inconvénients et les risques de l’intervention.