Traumatologie générale

Qu’est-ce que la traumatologie ?

La traumatologie est la spécialité qui couvre les lésions acquises de façon accidentelle de l’appareil locomoteur (fractures, luxations, entorses, plaies, lésions d’éléments nobles : artères, veines, nerfs, tendons).
Les patients traumatisés sont admis majoritairement après un passage aux urgences.

Notre équipe prend en charge ce type de pathologies en urgence 24h/24 (la seule du Puy-de-Dôme pour l’ensemble de la traumatologie) lorsque que cela est nécessaire.

La spécialisation des différents praticiens du service d’orthopédie-traumatologie permet d’optimiser la qualité de prise en charge des patients et de répondre aux missions de recours du Centre hospitalier universitaire. Ce type de pathologie doit être pris en charge par des équipes pluridisciplinaires aguerries.

En raison du grand volume de traumatologie que nous recevons, nous avons en stock tout le matériel nécessaire à la prise en charge de ces pathologies.

4 grands champs d’activité sont définis :

  • La chirurgie du membre supérieur et de la main,
  • La chirurgie du membre inférieur et réparatrice, la chirurgie du pied,
  • La chirurgie du rachis,
  • La chirurgie de l’infection ostéo-articulaire, et la prise en charge des plaies complexes.

 Même si chaque praticien a développé un domaine de compétences spécifique, l’équipe chirurgicale d’orthopédie-traumatologie reste polyvalente et chaque chirurgien peut assurer efficacement la prise en charge de toutes les pathologies en traumatologie.

La traumatologie de la hanche :

La traumatologie de la hanche concerne essentiellement les fractures de l’extrémité supérieure du fémur que l’on distingue en fracture du col fémoral (ou fracture cervicale) et fracture trochantérienne (ou fracture du massif trochantérien).

Les fractures de l’extrémité supérieure du fémur peuvent survenir par des mécanismes à haute ou à basse énergie.

Les mécanismes à haute énergie surviennent lors d’accidents de la circulation, le plus souvent par syndrome du tableau de bord. Les forces violentes de compression sont transmises depuis le tableau de bord par le genou et le fémur jusqu’à l’extrémité supérieure du fémur.

Ces fractures peuvent également survenir par des mécanismes à basse énergie, par exemple une simple chute de sa hauteur sur un os pathologique. Ces fractures sont le plus souvent l’apanage des sujets âgés qui ont un os ostéoporotique (donc fragile) et beaucoup plus rarement, des sujets plus jeunes ayant des troubles du métabolisme osseux ou des tumeurs primitives ou secondaires.

Traitement :

Le traitement des fractures cervicales peut se faire par pose de matériel d’ostéosynthèse (plaque et vis) qui peut être temporaire ou définitif, ou par pose d’une prothèse de hanche. La prothèse de hanche peut être céphalique (remplacement de la tête fémorale uniquement), intermédiaire ou totale selon les cas.

Le traitement des fractures trochantériennes peut là aussi se faire par pose de matériel d’ostéosynthèse (plaque et vis, ou clou fémoral proximal), ou par pose d’une prothèse de hanche (prothèse trochantérienne adaptée à ce type de fracture).

Le traitement orthopédique (immobilisation de la fracture) est possible, mais rarement mis en place car nécessite une longue durée d’immobilisation et donc d’hospitalisation, ce qui fait courir au patient un risque de complication de décubitus.

La traumatologie de la cheville :

La traumatologie de la cheville se répartit en lésions ligamentaires (entorses) et lésions osseuses (fractures).

Les lésions ligamentaires :

C’est un accident de la vie quotidienne ou un accident sportif du sujet jeune (18 à 55 ans).

L’entorse comporte 3 stades de gravité :

  • Le stade 1, dit bénin, simple étirement ligamentaire, la déformation a été élastique, le ligament a repris sa forme initiale.
  • Le stade 2, dit de moyenne gravité, il y a distension ligamentaire, il n’a pas repris sa forme initiale. Il y a une instabilité ligamentaire.
  • Le stade 3, dit grave, la rupture ligamentaire.

Traitement :

Le traitement de l’entorse est fonction du stade de gravité.

Le traitement de l’entorse bénigne est symptomatique, il repose sur 4 principes : repos, glaçage précoce de la cheville, contention veineuse pour limiter le gonflement, surélévation de la cheville.

Le traitement de l’entorse de gravité moyenne est fonctionnel, et nécessite une contention (strapping, attelle, repos), rééducation pendant 6 semaines. La reprise du sport est possible au bout de 6 semaines.

Le traitement de l’entorse grave peut être orthopédique ou chirurgical.

Le traitement orthopédique consiste en l’immobilisation par botte plâtrée (ou résine) pendant 6 semaines, rééducation pendant 6 semaines. La reprise du sport est possible au bout de 12 semaines. Ce traitement est prescrit en cas d’entorse grave ou compliquée d’une fracture.

Le traitement chirurgical est réalisable de 2 manières :

  • Suture des ligaments lésés/réinsertion des ligaments lésés,
  • Ligamentoplastie (reconstruction des ligaments lésés par une autogreffe, venant du patient lui-même, ou une allogreffe, venant d’un autre patient).

Les fractures :

2 pics de fréquence d’âge sont retrouvés :

  • Le patient âgé de plus de 60 ans qui chute de sa hauteur avec un traumatisme en torsion, engendrant une fracture du fait de sa fragilité osseuse.
  • Le sujet jeune qui présente une fracture du fait de l’importante énergie incidente (accident de la voie publique, chute d’un lieu élevé, sport violent).

Il existe plusieurs formes cliniques de fracture de la cheville :

  • Les fractures unimalléolaires qui ne touchent qu’une malléole (plus fréquemment la malléole externe).
  • Les fractures équivalent bi-malléolaires qui touchent la malléole externe associée à une entorse grave du ligament collatéral médial.
  • La fracture de Maisonneuve qui associe une fracture de la malléole médiale à une fracture du col de la fibula (proche du genou).
  • Les fractures tri-malléolaires qui touchent les malléoles interne et externe, ainsi que la malléole postérieure de Destot.

Traitement :

Le traitement est soit chirurgical, soit orthopédique.

Le traitement chirurgical est le traitement de référence des fractures bi-malléolaires. Il comporte la réduction des fractures et leur stabilisation par un matériel interne d’ostéosynthèse jusqu’à consolidation osseuse. Les avantages sont la qualité de la réduction articulaire et la stabilité de la fixation des fractures permettant une rééducation précoce limitant la raideur articulaire post-traumatique. Il ne permet cependant habituellement pas de se soustraire à une immobilisation et/ou à une mise en décharge du membre inférieur pour une durée de l’ordre de 6 semaines.

Le traitement orthopédique est pratiqué en cas de contre-indication locale ou générale au traitement chirurgical par abord direct. Il est donc réservé aux patients fragiles avec des lésions cutanées interdisant l’abord chirurgical et/ou aux fractures stables non déplacées. Il consiste en une immobilisation du foyer de fracture généralement par un plâtre relayé par une botte pour une durée globale de 3 mois.

La traumatologie de l’épaule :

L’épaule est une articulation très mobile, mais en contrepartie cette grande mobilité entraine une instabilité de l’articulation.

Luxations :

La traumatologie de l’épaule s’intéresse en premier lieu aux luxations. Il s’agit de la perte de contact entre la tête de l’humérus et la glène de l’omoplate. Elles surviennent fréquemment chez les sujets jeunes au décours d’une activité sportive.

Traitement :

L’objectif est de la réduire (remettre les 2 pièces en contact), manuellement le plus souvent avec une anesthésie locale, ou parfois chirurgicalement dans certaines situations plus compliquées. En cas de luxations récidivantes, une intervention chirurgicale est indiquée. L’épaule sera ensuite immobilisée pour une durée moyenne de 3 semaines sans intervention chirurgicale.

Coiffe des rotateurs :

La coiffe des rotateurs est l’ensemble des tendons qui relient certains muscles de l’épaule à la tête de l’humérus. En se contractant ces muscles de la coiffe entraînent les mouvements au niveau de l’épaule et du bras.  Ces tendons sont au nombre de quatre (sous-scapulaire, sus-épineux, sous-épineux, petit-rond) auxquels il faut ajouter le tendon du long biceps qui coulisse dans une gouttière entre ces tendons. Ces tendons sont solidement fixés à l’os autours de la tête de l’humérus mais ils ont tendance à s’user avec l’âge notamment lorsqu’ils sont souvent sollicités (gestes répétitifs et/ou en force avec les bras décollés du corps).

Lorsque ces tendons commencent à s’user mais ne sont pas détachés de l’os sur lequel ils sont attachés, on parle de tendinopathie ou tendinite et lorsque les tendons ne sont plus fixés sur l’os, on parle alors de rupture de la coiffe des rotateurs. Ces lésions sont particulièrement présentes après 50 ans

Traitement :

Le traitement est médical (repos, corticoïdes), le plus souvent, sauf en cas de rupture des tendons où le traitement chirurgical est indiqué.

Fractures :

Les fractures de l’extrémité proximale de l’humérus sont souvent complexes, impliquant à la fois l’os et les tendons qui servent à bouger l’épaule,  entrainant un risque fonctionnel majeur

Traitement :

Il peut être médical si les lésions ne sont pas ou peu déplacées

Il est chirurgical en cas de lésion déplacée entrainant un mauvais pronostic fonctionnel, avec une ostéosynthèse (réparation d’os) par plaque ou clou ou vis ou il peut être nécessaire de remplacer l‘articulation par une prothèse.

La traumatologie du poignet :

Les fractures de l’extrémite distale (la plus proche du poignet) du radius sont des fractures intéressant essentiellement la métaphyse mais pouvant aussi concerner l’épiphyse distale. L’épiphyse distale est articulaire avec la tête de l’ulna et la première rangée du carpe (scaphoïde et lunatum).

Il faut opposer les fractures extra-articulaires qui sont l’apanage du sujet âgé et qui succèdent le plus souvent à un traumatisme à basse énergie, des fractures articulaires complexes touchant plus volontiers le sujet jeune et résultant d’un traumatisme à haute énergie. Ce sont ces fractures qui sont les plus difficiles à traiter et qui justifient une prise en charge plus précise. Il existe en effet un parallélisme entre la qualité de la réduction anatomique et le résultat fonctionnel.

Il s’agit de la lésion la plus fréquente des lésions osseuses traumatiques devant les fractures de l’extrémité proximale du fémur.

Traitement :

Le but du traitement est de réduire les fractures déplacées (sous anesthésie), et de stabiliser cette réduction, soit par un traitement orthopédique (plâtre ou résine) si la réduction est stable, soit par une méthode chirurgicale si la réduction est instable ou la fracture comminutive d’emblée.

Il existe 3 méthodes chirurgicales qui peuvent être associées : les broches, les plaques vissées, et le fixateur externe. Le traitement peut être complété par un comblement par greffe osseuse ou un substitut osseux ou du ciment.

Selon la fracture, le chirurgien décidera de la solution la plus adaptée et de la nécessité ou non d’une intervention chirurgicale.