Fracture de la tête radiale

 

  

Qu’est-ce que c’est ?

Le coude est une articulation du membre supérieur : il relie le bras à l’avant-bras. Il joint les extrémités proximales de l’ulna (cubitus) et du radius (les os de l’avant-bras), avec l’extrémité distale de l’humérus (l’os du bras). La tête radiale se situe à l’extrémité supérieure du radius.

Les fractures de la tête radiale peuvent être combinées à diverses autres lésions comme une fracture du poignet ou alors une luxation du coude.

La fracture de la tête radiale peut survenir à la suite d’un choc indirect sur la main avec le coude en extension (95% des cas), ou bien par choc direct (chute sur le bras en flexion avec déplacement).

En cas de fracture, la flexion-extension et la palpation de l’articulation deviennent très douloureuses et la prono-supination (fait de visser ou dévisser) quasi impossible. L’articulation est gonflée par l’épanchement sanguin et il existe une ecchymose (« un bleu ») qui se formera au bout de quelques heures.

Le traitement orthopédique :

Le chirurgien préconisera le traitement le plus adapté au type de fracture.

Les fractures les moins graves sont généralement traitées sans intervention chirurgicale. Le but du traitement est de récupérer une articulation stable, indolore et fonctionnelle.

Les fractures avec déplacement minimal et aucune restriction des mouvements passifs du coude ou instables peuvent être traitées par une immobilisation (par plâtre ou écharpe) durant 10 à 15 jours en cas d’absence de lésion ligamentaire et 21 jours si lésion ligamentaire ou luxation associée avec le coude fléchi à 90°. De la rééducation avec des exercices de mobilisation du coude doivent être commencés dès que les patients peuvent les tolérer.

Le traitement chirurgical :

L’opération est réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale lorsque le déplacement des fragments osseux est trop important.

En cas de fracture avec un coude instable ou si le mouvement du coude est mécaniquement bloqué, le traitement sera alors chirurgical.

Incision à la face externe du coude ou à la face postérieure.

 

Il existe différents types de chirurgies pour ce traumatisme :

  • L’ostéosynthèse consiste en l’insertion de broches, de vis et de plaques afin de réduire la fracture.
  • S’il existe des lésions ligamentaires il est nécessaire de les restaurer afin de retrouver une bonne stabilité du coude.
  • L’arthroplastie (prothèse) correspond à un changement de la tête radial grâce à une prothèse.

ostéosynthèse par vis et plaque

prothèse de tête radiale

Les suites post-opératoire :

Des soins de pansements sont à réaliser tous les 2 à 5 jours par une infirmière jusqu’à cicatrisation. Des antalgiques et anti-inflammatoires sont prescrits.

Suivant la technique opératoire utilisée par le chirurgien, une attelle coude au corps ou une simple écharpe ou plâtre sera prescrit.

Des exercices d’auto-rééducation sont à réaliser durant cette période.

En cas de prothèse de la tête radiale, des séances de kinésithérapie peuvent commencer dès le lendemain. Pour l’ostéosynthèse, la rééducation avec kinésithérapie est plus longue.

Un arrêt de travail est prescrit, le délai varie suivant votre profession.

Une consultation avec votre chirurgien pour contrôle cicatriciel et radiographique à J45 est à prévoir.

Quels sont les risques et les complications ?

Il est fortement conseillé d’arrêter le tabac pendant les 6 semaines suivant l’intervention car il augmente le taux d’infection.

Il ne faut pas prendre d’antibiotique sans l’avis de votre chirurgien.

En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, il existe des risques liés à l’ostéosynthèse. Pour cela cliquez sur le lien de la fiche correspondante.

Questions fréquentes des patients :
  • Que faire en cas de température ou d’anomalie sur ma cicatrice ?

Si vous présentez une température élevée (=fièvre) ce peut être le signe d’une éventuelle infection. Si votre cicatrice, lors des pansements, est rouge, inflammatoire ou présente un écoulement, il faut consulter le plus rapidement possible votre chirurgien, qui saura vous conseiller et mettre en œuvre les traitements adaptés (locaux ou généraux (antibiotiques)).

  • Le plâtre me serre, que dois-je faire ?

Si le plâtre vous serre, devient douloureux, si les orteils deviennent bleus et/ou insensibles, N’ATTENDEZ PAS. Il faut revoir votre chirurgien, ou vous rendre aux services des urgences de l’établissement qui vous a pris en charge initialement.