Instabilité d’épaule

Qu’est-ce qu’une luxation d’épaule ?

L’épaule correspond à l’articulation entre l’omoplate et l’humérus. La partie supérieure de l’humérus constitue une tête qui pivote face à une surface plate appelée glène.

Des ligaments, la capsule et le labrum contribuent à maintenir la tête de l’humérus en face de la glène de l’omoplate. Les muscles de l’épaule participent également à cette stabilisation de l’articulation.

La luxation ou déboitement correspond à la perte de contact entre la tête de l’humérus et la glène de l’omoplate.

Le plus souvent la tête de l’humérus part en avant de la glène. Lors de la luxation, les ligaments, la capsule et le labrum qui maintiennent la tête de l’humérus sont endommagés.

Pourquoi une opération ?

Ces récidives peuvent survenir lors de nouveaux mouvements traumatiques mais également lors des activités de la vie quotidienne.  Certains patients présentent même des luxations la nuit en dormant.

A terme, la survenue de luxations à répétition provoque des lésions du cartilage, c’est-à-dire de l’arthrose de l’épaule.

L’objectif de l’opération est de stabiliser l’épaule afin que celle-ci ne se luxe plus et d’éviter l’apparition d’arthrose à long terme.

Quelles techniques opératoires sont possibles ?

Le chirurgien choisira la meilleure intervention, personnalisée en fonction de votre âge, de vos activités professionnelles et sportives, des lésions sur l’imagerie…

Ces chirurgies sont réalisées en ambulatoire (entrée le matin à l’hôpital et sortie le soir), sous anesthésie générale souvent associée à une anesthésie de tout le membre supérieur opéré. L’intervention dure environ 1 heure.

Après l’opération, un pansement stérile est mis en place pendant 15 jours.

Un traitement pour la douleur vous sera prescrit et une attelle (immobilisation) sert à protéger votre épaule pendant 3 semaines.

 

1) La butée osseuse glénoïdienne (Latarjet)

Une courte cicatrice verticale est réalisée en avant de l’épaule, au niveau de la bretelle du soutien-gorge pour les femmes. Le processus coracoïde ainsi que les tendons qui y sont accrochés est prélevé et constitue la butée (Figures).

Elle va être positionnée en avant de la glène de l’omoplate et fixée par deux vis (Fig. 3-5). Cette butée va avoir un effet butoir ainsi qu’un effet dynamique grâce aux tendons qui y sont insérés et qui vont empêcher l’humérus de se déboiter.

Vidéo de la chirurgie : https://www.ypo.education/orthopaedics/shoulder/latarjet-procedure-t238/video/

 

2) La réinsertion capsulo-labrale (Bankart)

Sous arthroscopie (intervention avec une caméra et des petites incisions de 1cm), les ligaments, la capsule et le labrum sont réparés (suturés) et réinsérés sur la glène grâce à des ancres (équivalent de vis résorbables avec des fils, enfouies dans l’os) (Figures). Les structures stabilisant votre épaule sont ainsi reconstruites.

Vidéo de la chirurgie : https://www.ypo.education/orthopaedics/shoulder/arthroscopic-bankart-repair-t121/video/

La rééducation post-opératoire et la reprise des activités

La rééducation consiste en des auto-étirements et des séances de kinésithérapie qui sont débutés dans les jours suivant l’intervention (pour une durée de 3 à 6 mois).

Le but étant de réduire les douleurs initiales, et de récupérer les mobilités passives complètes de l’épaule. Aucun travail de renforcement musculaire n’est réalisé avant 3 mois minimum.

Il faut attendre 1 mois pour reprendre le volant. La reprise du travail se fait entre 1 et 3 mois en fonction de votre profession. La reprise des activités sportives se fait progressivement à partir du 3ème mois.

Quels sont les risques et les complications ?

En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie (risques cardiaques, neurologiques et généraux), notons quelques risques plus spécifiques à ces chirurgies :

  • Une fracture ou une fonte de la butée peuvent survenir, en cas de reprise précoce des activités sportives ou en force (avant le 3ème mois). Celle-ci peut conduire à une reprise chirurgicale, le plus souvent avec un prélèvement de greffe osseuse sur le bassin.
  • Des réactions inflammatoires exacerbées correspondent parfois à une algodystrophie (douleurs et raideur). La bonne gestion de la douleur et de la rééducation limite cette complication rare.
  • La récidive de la luxation est possible. Elle nécessite une réduction sous anesthésie et parfois si cela se reproduit fréquemment d’une nouvelle opération.
  • La survenue d’une infection de l’articulation est exceptionnelle. Cette complication connue nécessite un lavage de l’épaule et la mise sous antibiotiques plus ou moins longue avec éventuellement une reprise chirurgicale.
  • Les nerfs qui entourent l’épaule peuvent être accidentellement blessés. Cette complication exceptionnelle peut occasionner une douleur et une perte de la sensibilité de certaines parties du bras.

 

Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive.  Votre chirurgien vous donnera toutes les explications complémentaires et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier avec les avantages, les inconvénients et les risques de l’intervention.