Prothèse de genou douloureuse

Prothèse de genou douloureuse

auteurs: Stéphane Boisgard RogerErivan Guillaume Villatte Stéphane Descamps

 

Cette page est extraite d’une article scientifique rédigé par les chirurgiens du service de chirurgie de chirurgie orthopédique du CHU de Clermont-Ferrand dont voici le lien original :

source : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1877051721002756

Le but de cet article est d’expliquer les causes des douleurs sur prothèse de genou totale ou unicompartimentaire. Il s’agit bien souvent de situations complexes, n’hésitez pas à nous consulter pour avoir plus d’élément et que nous puissions essayer d’expliquer vos douleurs et déterminer si une reprise chirurgicale de votre prothèse de genou est nécessaire.

La durée de vie des prothèses est variable en fonction de nombreux paramètres qui sont expliqués dans cette page: lien.

 

Résumé

Dans les suites d’une prothèse totale de genou (PTG), 20 à 25 % des patients présentent des douleurs résiduelles à plus de 6 mois. Ces douleurs ont un retentissement psychologique important, avec un risque d’isolement, surtout chez les sujets âgés. Elles ont des répercussions sociales, avec un coût économique élevé et une difficulté à la reprise d’un emploi pour les plus jeunes.

Pour évaluer cette douleur, il faut associer des scores spécifiques prenant en compte toutes les composantes de la douleur et des PROMs (Personnal Reported Outcome Measures) qui limitent l’interprétation de la douleur par l’examinateur. Ces douleurs post- PTG sont multifactorielles mais il ressort trois facteurs de risque importants : la douleur pré-opératoire, les troubles psychologiques que sont l’anxiété et la dépression et l’existence de comorbidités. Il n’existe pas actuellement de modèle permettant d’évaluer l’impact de l’un ou de l’autre sur le risque de douleurs post-opératoires. Il est cependant important de prévenir tout patient présentant ces facteurs prédisposants, et ses médecins du risque de douleurs après l’intervention.

Pour déterminer leur origine, une démarche diagnostique systématique est nécessaire, avec un examen clinique, un bilan biologique et radiologique qui permettent de faire un diagnostic parfois facile mais plus souvent difficile.

Dans cette éventualité, il faut recourir à un arbre décisionnel recherchant en premier une cause directement liée à l’articulation et pouvant nécessiter un traitement chirurgical et ensuite une cause à distance de l’articulation n’impliquant pas de geste local ; une démarche pluridisciplinaire est nécessaire pour le diagnostic et la prise en charge thérapeutique.

Mots clés : Prothèse totale de genou, Douleur, Suites opératoires

Introduction

La première demande du patient est une amélioration de ses douleurs et de sa fonction. Si les résultats des PTG sont globalement satisfaisants, il peut persister des douleurs à distance de l’intervention qui grèvent le résultat et la satisfaction du patient et qui sont le plus souvent difficiles à traiter pour des raisons diagnostiques et thérapeutiques [1].

Il semble important de souligner deux éléments :

  • Certains patients sont plus exposés au risque de douleur résiduelle ; il faut les identifier et les informer ;
  • La grande difficulté est la recherche d’un diagnostic, ce qui rend indispensable une démarche systématique.

Le but de ce travail est d’évaluer l’impact de ces douleurs post- opératoires, et de proposer un algorithme de prise en charge diagnostique et thérapeutique.

Nous nous efforcerons ainsi de répondre aux questions suivantes :

  • Quels sont les éléments épidémiologiques et les impacts de ces douleurs ?
  • Quels sont les facteurs de risque ?
  • Quelles sont les étiologies ?
  • Comment évaluer la douleur post PTG ?
  • Comment mener la démarche diagnostique ?
Les douleurs après PTG : épidémiologie et impacts ?

. Opinion actuelle

Les douleurs après PTG sont connues et admises par les praticiens. Une des difficultés est de les définir précisément : à partir de quand peut-on dire que la douleur est résiduelle ? L’autre difficulté est d’évaluer leur incidence. Il existe une différence entre l’évaluation du chirurgien, qui considère souvent que l’échec est la reprise chirurgicale, alors que pour le patient l’échec est la persistance de douleurs à distance de la chirurgie [2].

Actuellement les chirurgiens conscients de l’imperfection de cette procédure, se méfient d’autant plus de la PTG que les patients sont jeunes actifs et demandeurs d’une reprise d’activité physique importante.

Les douleurs résiduelles après PTG ont un retentissement très important sur le plan physique (limitations fonctionnelles, usage de dérivés opioïdes), sur l’état général, sur l’état psychologique, (syndromes dépressifs, anxiété et insatisfaction permanente), sur le plan social (isolement et diminution de la capacité de travail : « j’ai un trouble de la relation à autrui ») et bien sûr sur le plan économique.

Données de la littérature

Dans la littérature une douleur résiduelle après PTG est définie par une douleur au-delà de 3 à 6 mois après l’intervention. [3], [4].

Leur pourcentage varie de 10 à 34 % selon les auteurs [5], [6], [7]. Il faut savoir que ce taux est vraisemblablement sous-estimé, sachant qu’un certain nombre de patients ont des difficultés à dire à leur chirurgien qu’ils souffrent [8]. Quel qu’il soit, il est bien établi qu’il y a moins de douleur chronique après prothèse totale de hanche qu’après prothèse totale de genou [5].

Le nombre croissant de demandes chez des sujets jeunes et très actifs explique que cette situation soit de plus en plus fréquente, avec comme corollaire une augmentation du nombre de consultations chez tous les médecins de l’appareil locomoteur, car le chirurgien est dans l’impasse avec une radio « parfaite » et aucune explication à la persistance des douleurs.

Toutes les études montrent que le retentissement psychologique de ces douleurs est très important avec des états dépressifs et anxieux, des problèmes de sommeil et une consommation très importante d’antalgiques [9], [10].

La première demande des patients est la diminution de leurs douleurs [11] et ceux qui continuent à souffrir sont ceux qui sont les moins satisfaits [10].

Sur le plan social, et c’est d’autant plus vrai que le patient est plus âgé, il existe un risque réel que ces douleurs limitent les relations et entraînent un isolement qui rend encore plus difficile leur traitement [9].

Leur coût financier est très important. En Europe, entre 3 et 10 % des dépenses de santé sont liées au traitement des douleurs chroniques. En ce qui concerne les PTG, les coûts sont évalués moins précisément mais les explorations nécessaires pour déterminer l’origine des douleurs représentent un coût de 5500 euros par patient, tandis que 7 % des patients consomment encore des opioïdes 1 an après l’intervention [12]. Les difficultés à la reprise du travail ont également un coût social non encore évalué [13].

En résumé

Dans les suites d’une PTG, 20 à 25 % des patients, en moyenne, se plaignent de douleurs résiduelles qui obèrent le résultat fonctionnel. Un patient sur 4 ou sur 5 n’est donc pas satisfait du résultat.

Ces douleurs ont un retentissement physique et psychologique important, qui isole d’autant plus le patient qu’il est plus âgé, et qui entraîne des difficultés à la reprise d’un emploi chez les plus jeunes, qui sont actifs professionnellement.

Existe-t-il des facteurs de risque ?

Opinion actuelle

Le patient ayant des comorbidités et des problèmes psychologiques semble plus que tous les autres, exposés au risque de douleurs post opératoires.

Données de la littérature

On retrouve dans la littérature les facteurs de risque suivants : la douleur pré- opératoire, des difficultés psychologiques et l’existence de comorbidités [14].

  • L’importance de la douleur pré- opératoire et la dramatisation de la douleur sont des facteurs de risque certains [15]. L’utilisation de traitements opioïdes en pré- opératoire augmente leur utilisation en postopératoire, et semble donc être un facteur favorisant le ressenti douloureux post- PTG [16]. On évoque souvent le fait qu’une douleur postopératoire, mal prise en charge peut influencer les douleurs à distance, mais sans que cela soit prouvé [17];
  • Les troubles psychologiques à type de dépression anxiété, sont retrouvés dans toutes les études comme un élément très impactant sur les douleurs post opératoires. Ce qui doit faire envisager l’utilisation de score d’anxiété voire de catastrophisme [15], [18], [19];
  • les comorbidités sont également un facteur de risque ; il est plus difficile de déterminer s’il en existe une ayant plus d’impact que les autres sachant que les deux tiers des patients ont une comorbidité [14]. Les auteurs américains ont noté des facteurs ethniques favorisant les mauvais résultats entre autres sur la douleur, mais il semble que ceci soit plutôt dû aux conditions socio- économiques de ces patients qu’à leur origine ethnique [20];
  • L’âge a aussi un impact sur la douleur post- opératoire, qui est plus fréquente chez les patients de moins de 60 ans ;
  • Le sexe féminin semble être également un facteur de risque [18], [19]
  • Il en est de même des étiologies post- traumatiques avec des patients multi- opérés et pris en charge dans le cadre assurantiel [18].

La technique chirurgicale (voie d’abord, gestion de l’équilibrage ligamentaire par résections mesurées ou tenseur ligamentaire, utilisation de navigation ou non …) et le type d’implant ne semblent pas avoir d’influence.

Il serait intéressant de disposer d’un modèle prédictif pour évaluer le risque de douleur post-opératoire mais il n’en existe actuellement aucun qui soit fiable [21].

En résumé

Les douleurs post PTG sont multifactorielles mais il ressort trois facteurs de risques importants : La douleur pré opératoire, les troubles psychologiques que sont l’anxiété et la dépression et l’existence de comorbidités.

Il n’existe pas actuellement de modèle prédictif permettant d’évaluer l’impact de tel ou tel paramètre sur le risque de douleur post- opératoire.

Il semble cependant important de prévenir tout patient présentant ces facteurs de risque et les médecins qui le prennent en charge du risque de douleurs postopératoires.

Quelles sont les étiologies des douleurs post PTG ?

Opinion actuelle

Les étiologies des douleurs post- PTG ne sont pas parfaitement connues et posent donc le problème de leur diagnostic, sachant que plusieurs étiologies peuvent être associées chez un même patient.

Données de la littérature

Il est assez classique [22] de distinguer les étiologies articulaires inflammatoires et mécaniques et les étiologies extra- articulaires : douleurs abarticulaires, douleurs projetées, syndrome douloureux complexe et causes psychiatriques[21]. Leur répartition est indiquée dans le Tableau 1. Il est intéressant de constater que le descellement et l’usure du PE représentent un tiers des étiologies, que les causes abarticulaires représentent un autre tiers, que près de 20 % des douleurs sont des douleurs projetées et que seulement 2,7 % peuvent être rapportées à un syndrome douloureux complexe qui ne devra être évoqué qu’après avoir éliminé les autres causes et dans le cadre d’une réunion de concertation pluridisciplinaire, et enfin et surtout que 6 % des douleurs ne peuvent pas être expliquées [22].

Tableau 1. Répartition des causes de douleur dans les suites des PTG [22].

Articulaire Inflammatoire Infection 6,3%
Mecanique Instabilité 2,7%
Mauvais positionnement 1,8%
Descellement 22,3%
Usure du PWE 8,0%
Non articulaire Douleur abarticulaire 33,9%
Douleur projetée 18,8%
Syndrome douloureux complexe 2,7%
Pas de diagnostic 6,3%

Proposition de classification

Nous proposons une classification des étiologies des douleurs post- PTG (Tableau 2) qui a pour but de clarifier la démarche étiologique (Fig. 1, Fig. 2, Fig. 3, Fig. 4, Fig. 5).

Tableau 2. Classification des causes de douleur dans les PTG.

Étiologie intra articulaire
Causes Biologiques Infection
Réponse inflammatoire
Allergie
Relargage ionique
Algoneurodystrophie
Causes traumatique Fractures de l’appareil extenseur (Fig. 1)
Fractures periprothétiques (Fig. 2)
Causes Mecaniques Descellement (Fig. 3)
Instabilité fémoro-tibiale
Complications de l’appareil extenseur : instabilité FP, Conflit FP, augmentation de l’offset antérieur (Fig. 4)
Usure du PWE
Conflit avec les tissus mous
Raideur

 

 
Étiologies extra-articulaires
Douleurs abarticulaires Déficit du quadriceps
Tendinite du facia lata
Tendinite du tendon quadricipital
Tendininte du tendon rotulien
Douleur Projetée Rachis
Hanche
Syndrome douloureux complexe
Cause psychiatrique

Fig. 1. Fracture de la rotule peu déplacée. Rupture de l’appareil extenseur, avec une fracture de la rotule peu déplacée.

Fig. 2. Fracture periprothétique unicorticale du fémur.

Fig. 3. Descellement Prothétique. a. Cliché de face avec le descellement de la pièce tibiale. b : Cliché de profil avec le descellement de la pièce fémorale.

Fig. 4. Appareil extenseur. a : Instabilité de la rotule : subluxation et bascule patellaire. b : Conflit fémoro-patellaire latéral. c : Augmentation de l’offset antérieur.

Fig. 5. Tendinite patellaire avec ossification appareil extenseur.

Comment évaluer la douleur post- PTG ?

Opinion actuelle

L’évaluation de la douleur est complexe car il s’agit d’un signe subjectif par définition. Si une échelle d’intensité peut avoir un intérêt dans le suivi de l’état douloureux, une évaluation de l’impact de la douleur sur la fonction et l’état de santé est sûrement plus pertinente.

Données de la littérature

La douleur doit dans un premier temps être évaluée selon toutes ces composantes :

  • Cette douleur ressemble-t-elle à la douleur pré opératoire ?
  • Est-elle apparue immédiatement après l’intervention ou à distance et si cette douleur est apparue après une période indolore existe-t-il un facteur déclenchant (traumatisme, modification de l’activité….) ?
  • Quel est son rythme : mécanique lors de l’utilisation du membre inférieur, inflammatoire avec réveil nocturne, mixte ?
  • Quelles sont les caractéristiques de cette douleur : brûlure, douleur sourde mal systématisée, décharges électriques… ?

L’analyse du rythme de la douleur permet une orientation étiologique :

  • Une douleur mécanique apparue à distance de l’intervention oriente vers un problème mécanique lié à la prothèse ;
  • Une douleur inflammatoire nécessite dans un premier temps l’élimination d’une cause infectieuse.

Certains (Laskin [23], Hoffman [24]) ont proposé des corrélations plus précises entre l’horaire et les circonstances déclenchantes de la douleur et leur cause. Laskin a ainsi individualisé 7 types de douleur et la cause qu’ils évoquent. En éliminant la période post- opératoire précoce, on peut retenir les corrélations suivantes :

  • douleur de démarrage, lors de la « mise en route » (relèvement à partir de la position assise par exemple) : descellement ;
  • douleur d’appui, qui fait parfois suite à la précédente : descellement, instabilité surtout s’il existe un épanchement) ;
  • douleur en extension complète, souvent postérieure, accentuée par la flexion de la hanche : espace en extension trop serré ;
  • douleur en flexion complète accentuée par les tentatives de flexion au-delà de l’amplitude de flexion passive : conflit entre le composant tibial et des ostéophytes fémoraux postérieure ou espace en flexion trop serré ;
  • douleur à la montée et la descente des escaliers, avec parfois sensation d’accrochage : complication au niveau de l’appareil d’extension (anomalie de la course patellaire notamment) ;
  • douleur au repos, parfois accentuée par l’activité physique mais se prolongeant après l’arrêt de l’activité : infection, algoneurodystrophie ;
  • douleur dès le premier jour sans aucun intervalle libre : infection

La douleur doit être analysée en tenant compte du contexte, ce qui souligne l’intérêt d’associer à l’évaluation de la seule douleur des scores plus larges prenant en compte d’autres paramètres. Historiquement, d’ailleurs, l’évaluation de la douleur s’est faite à partir de scores globaux qui incluaient différents items. Les PROMs, les scores WOMAC, Oxford Knee Score, KOOS semblent permettre une meilleure évaluation de la douleur par le patient qui évalue lui-même son intensité mais également ses conditions de survenue et ses variations en fonction du type d’activité [21]. De nouveaux scores sont utilisés pour évaluer séparément la douleur, en association avec les autres scores (WOMAC Oxford Knee Score, KOOS), Pain Detect [25], et le questionnaire DN4 pour les douleurs neuropathiques [26]. Récemment un Core Outcome Set a été développé pour évaluer les douleurs après PTG, avec pour but de quantifier les différents aspects de la douleur, leurs variations en fonction des activités, des conditions psychologiques et l’effet des traitements antalgiques [27].

En résumé

Pour évaluer la douleur après PTG, il ne faut pas se contenter d’une évaluation simple sur une échelle de valeur ou à l’aide d’un score intégré.

Il faut la caractériser précisément : type localisation conditions de survenue pour commencer à orienter le diagnostic.

Il faut associer des scores spécifiques prenant en compte toutes les composantes de la douleur et leur ajouter des PROMs qui limitent l’interprétation de la douleur par l’examinateur.

Il faut s’assurer que ces scores ont été validés dans la langue utilisée par le patient.

Comment mener la démarche diagnostique ?

Opinion actuelle

Le diagnostic est souvent difficile, et le traitement n’est pas évident….

Comment aborder le problème

 Le diagnostic

Avant d’envisager quel traitement proposer, il est nécessaire d’avoir une approche diagnostique la plus logique possible.

En fait soit le diagnostic est facile soit il ne l’est pas.

Il faut donc avoir une première approche qui permet de s’orienter vers un diagnostic facile ou vers des investigations complémentaires visant à déterminer l’origine des douleurs.

L’examen clinique doit rechercher tous les éléments qui peuvent favoriser les douleurs post- opératoires.

L’interrogatoire doit être une véritable enquête.

Le patient :

  • Âge poids taille ;
  • Statut social et mode de vie ;
  • Niveau d’activité ;
  • Allergies éventuelles ;
  • Antécédents médicaux, en recherchant plus particulièrement les comorbidités et les antécédents psychiatriques (dépression) ;
  • Antécédents chirurgicaux : interventions sur le genou, compte–rendus opératoires (dates, type d’intervention, type de prothèse), suites opératoires, traitements durant les suites, radiographies successives incluant les radiographies pré- opératoires ;
  • Traitements : essentiellement l’utilisation d’opiacés.

La douleur, comme précisée dans le chapitre 5 :

  • Date d’apparition après la chirurgie ;
  • Localisation ;
  • Rythme : mécanique inflammatoire mixte ;
  • Intensité en utilisant une échelle visuelle.

Les facteurs de risque, décrits dans le chapitre 3.

Essentiellement :

  • La douleur préopératoire ;
  • Les troubles psychologiques que sont l’anxiété et la dépression ;
  • L’existence de comorbidités.

Les symptômes associés à la douleur :

  • Mouvements anormaux : instabilité, dérobements, sensation de laxité, ressauts ;
  • Epanchements ;
  • Bruits : craquements, claquements.

L’examen clinique recherche tout ce qui peut orienter vers une origine intra- ou extra- articulaire.

Inspection :

  • Statique des membres inférieurs ;
  • Gonflement du genou, tuméfaction, œdème.

Palpation :

  • Localisation de la douleur ;
  • Recherche de zones douloureuses au niveau des insertions ligamentaires et tendineuses, évocatrices de pathologie inflammatoire des insertions ;
  • Mobilité (raideur ?) ;
  • Recherche d’une laxité frontale et/ou sagittale ;
  • Recherche d’un syndrome fémoro-patellaire évocateur d’un conflit, d’une instabilité, voire d’une rupture de l’appareil extenseur.

Examen de la vascularisation du membre inférieur, de la hanche sus- jacente et du rachis.

À la fin de cet examen, on a souvent une orientation sur le type de pathologie et on sait, notamment, si on se trouve devant une pathologie inflammatoire ou mécanique ou mixte.

Il faut donc demander systématiquement deux examens simples qui permettent parfois d’identifier deux étiologies majeures : l’infection et les complications mécaniques évidentes :

  • Un dosage de la CRP qui a une valeur prédictive négative de 99 %, [28] ce qui en fait un marqueur fiable de l’infection. Si la CRP est normale le risque d’être en présence d’une infection est très faible ;
  • Des radiographies standards : face profil, défilé fémoro-patellaire et une gonométrie en charge à la recherche d’une fracture (Fig. 1, Fig. 2), d’un descellement (Fig. 3), d’une complication fémoro-patellaire (Fig. 4). Il faut comparer ces clichés aux clichés pré-opératoires et à ceux pratiqués au cours du suivi du patient depuis son intervention.

Ce premier bilan permet parfois de diagnostiquer les grandes causes que sont l’infection et les problèmes mécaniques simples mais d’autres investigations sont parfois nécessaires pour affiner le diagnostic. En cas d’infection notamment, il faut suivre un protocole strict pour la démontrer et déterminer le germe en cause [29].

Si ce premier bilan ne montre pas d’anomalie biologique et/ou radiologique, il faut utiliser un arbre décisionnel et avancer pas à pas vers un diagnostic.

Une scintigraphie permet d’orienter vers : une algoneurodystrophie, une allergie ou une intolérance aux métaux nécessitant des tests spécifiques [30], un descellement peu ou pas apparent radiologiquement, un conflit FP ou implant-parties molles. Le Pet Scan semble plus performant pour mettre en évidence cette famille de diagnostics [31]. Ces examens ne sont pas spécifiques, mais ont une bonne valeur prédictive négative.

En cas de négativité il faut demander une TDM qui permet de faire le diagnostic d’erreurs de rotation, et d’un débord de l’implant :

  • erreurs de rotation : il faut mesurer l’antéversion fémorale, l’angle condylien postérieur, la torsion dans le genou, la distance tubérosité tibiale antérieure -gorge trochléenne et la torsion tibiale externe [32]. Il n’est pas possible à l’heure actuelle de donner des valeurs permettant d’affirmer qu’un trouble de rotation est cause de douleur. Ces problèmes de rotation sont le plus souvent associés à des anomalies fémoro-patellaires visibles sur les incidences axiales (latéralisation, bascule, subluxation/luxation). Si la douleur est fémoro-patellaire avec des anomalies de positionnement de la patella et des erreurs de rotation, on peut retenir une erreur de rotation responsable d’une course patellaire anormale. Dans tous les autres cas il faut être prudent pour rattacher la douleur à une erreur de rotation des implants ;
  • débord : des coupes fines sont nécessaires. Une échographie peut être contributive (débord, douleur au passage de la sonde) ;
  • une dernière cause d’origine articulaire doit encore être évoquée en l’absence de diagnostic à ce stade : il s’agit de l’allergie, qui ne doit plus être considérée comme un mythe, même si elle est rare. Elle pose le problème de son difficile diagnostic qui repose sur un interrogatoire précis, des tests cutanés et des tests sanguins. Le dosage de Chrome et de Cobalt peut également être proposé pour rechercher une hypersensibilité aux métaux [33], [34].

Si ce bilan est négatif, il faut s’orienter vers des causes extra- articulaires :

  • Les douleurs abarticulaires (Fig. 5) sont la première cause de douleur post- opératoire [22], avec un tiers des étiologies ; il faut donc les rechercher en priorité. Elles nécessitent un bilan échographique et un examen commun avec un médecin de Médecine Physique et de Réadaptation (MPR) pour en faire le diagnostic ;
  • En l’absence de signe d’une cause abarticulaire, il faut envisager une douleur projetée dont la cause peut être une coxopathie sus-jacente, une pathologie neurologique (rachis, neuropathie) ou vasculaire. Cette recherche sera gérée au mieux lors d’une prise ne charge en rhumatologie ou MPR qui orientera les explorations para- cliniques et lors d’une RCP qui conclura au type de pathologie en cause.

En dernier lieu l’absence de douleur projetée devra faire envisager les diagnostics d’élimination que sont le syndrome douloureux complexe, les douleurs neuropathiques et un syndrome psychiatrique. Cette évaluation est faite au mieux dans un centre antidouleur en lien avec le chirurgien, dans lequel le patient sera suivi et qui proposera un traitement adapté.

Un premier arbre décisionnel est présenté avec le premier temps de la démarche qui permet de différencier les diagnostics faciles et difficile (Fig. 6), et un deuxième pour la démarche nécessaire à la recherche des diagnostics difficiles (Fig. 7).

Fig. 6. Arbre décisionnel « Diagnostic facile ».

Fig. 7. Arbre décisionnel « Diagnostic difficile ».

Le traitement

Une fois la cause établie il faut proposer un traitement. Il faut distinguer les causes articulaires nécessitant une intervention sur le genou et les autres qui nécessitent une prise en charge multidisciplinaire médicale.

Les pathologies chirurgicales :

  • Infection : elle est prise en charge selon le temps écoulé entre la découverte de l’infection et l’inoculation : inférieur à un mois, un lavage simple est possible ; au-delà de un à trois mois, il faut considérer l’infection comme chronique et envisager un changement en un ou deux temps [35];
  • causes mécaniques de diagnostic simple :

∘Fractures : ostéosynthèse ou changement de prothèse suivant le type de fracture,

∘Descellement : changement de prothèse,

∘Instabilité : changement partiel ou total de la PTG,

∘Usure du PWE changement du PWE ou de la PTG ;

  • causes de diagnostic plus complexe :

∘Conflit fémoro-patellaire : résection du quart externe de la patella, mise en place d’un composant patellaire en s’assurant bien qu’il n’y a pas de problème de rotation des implants qui pourrait conduire à un changement,

∘Conflit PM- implant : changement partiel ou total,

∘Problème de rotation : changement,

∘Allergie : changement,

∘Relargage d’ions métalliques : changement en ayant bien compris à quoi est du le relargage, souvent à un conflit.

Les pathologies non chirurgicales sont toutes classées dans les diagnostics difficiles :

  • Douleurs abarticulaires : tendinopathie, insuffisance musculaire : rééducation sous le contrôle d’un médecin de MPR ;
  • Douleurs projetées qui, en fonction de leur origine, devront être orientées vers un autre spécialiste :

∘Rachis : rhumatologue/chirurgien du rachis,

∘Vasculaire : angéiologue,

∘Causes neurologiques : neurologue,

  • Syndrome douloureux complexe, algoneurodystrophie et douleur neuropathique : médecin d’un centre anti-douleur
  • Syndrome Psychiatrique : psychiatre

En résumé

Pour déterminer la cause de ces douleurs, il faut avoir une attitude systématique avec un examen clinique et un bilan biologique et radiologique de base qui permettent de faire la part des diagnostics faciles faits à ce stade et des diagnostics plus complexes.

Si cette première étape ne permet pas de déterminer la cause de la douleur il faut recourir à un arbre décisionnel qui recherche en premier une cause liée directement à l’articulation qui peut nécessiter un geste chirurgical et une cause en dehors de l’articulation n’impliquant pas de geste chirurgical local ; il peut orienter vers une démarche pluridisciplinaire pour en faire le diagnostic et la prise en charge thérapeutique.

Peut-on réviser une PTG douloureuse sans étiologie retrouvée ?

C’est la question qui pose problème lorsque l’on est face au patient qui souffre et qui est demandeur d’une solution.

Il faut d’abord une durée de suivi suffisante avant de proposer un traitement agressif sans étiologie évidente. En effet, dans un grand nombre de cas l’évolution des douleurs post- opératoires est souvent favorable au cours des 2 premières années post- opératoires surtout si l’Oxford Knee Score est supérieur à 20 au 6e mois [36] Cette approche de type “wait and see” peut donc être efficace.

Il faut être extrêmement prudent pour proposer une intervention sans étiologie démontrée car les résultats sont pour la plupart décevants, [35]. Cela ne semble devoir se concevoir que si l’on a une somme de petites anomalies dont l’effet cumulatif peut expliquer la gène et qui ont une solution chirurgicale. Il faudra bien sur expliquer au patient la balance bénéfice risque et s’assurer de sa compréhension.

En cas d’abstention, il faudra continuer à suivre le patient, mais ne pas rester seul et le faire dans le cadre d’une consultation multidisciplinaire.

Que retenir ?

Qu’il s’agit d’un problème très complexe qu’il faut d’abord simplifier car si « ce qui est simple est faux, tout ce qui ne l’est pas est inutilisable » (P. Valery).

La première chose à faire lorsque le patient dit qu’il a mal est de l’écouter, d’abord parce que c’est notre métier d’apporter des réponses et de régler des problèmes et que celui qui écoute et explique a moins de conflits médico-légaux [37].

Ensuite l’examen clinique oriente vers un genou inflammatoire infecté ou non ou vers un genou mécanique (instabilité raideur…), sachant qu’il peut y avoir un tableau inflammatoire dont la cause est mécanique et inversement.

Il faut donc demander systématiquement un bilan de base biologique et radiologique en n’oubliant jamais qu’un genou douloureux peut cacher une infection… À ce stade, s’il s’agit d’une infection, il faut prendre le patient dans le cadre d’une RCP IOA. S’il s’agit d’une complication mécanique, c’est l’affaire du chirurgien mais il ne faut pas hésiter à demander à un collègue de valider le diagnostic et le traitement proposé et bien peser avec le patient le pour et le contre. Par exemple une reprise pour raideur, qui fait prendre un risque infectieux est- elle justifiée par l’impotence fonctionnelle du patient ?

Si le bilan biologique et radiologique standard sont normaux il faut demander une scintigraphie et une TDM qui représentent le terme du la démarche diagnostique du seul chirurgien. Car si à ce stade, la cause des douleurs n’est toujours pas identifiée, il faut absolument voir le patient avec des collègues médecins de l’appareil locomoteur (rhumatologue ou médecin MPR) qui porteront sur le patient un nouveau regard, celui de spécialistes et celui de médecins qui ne l’ont pas opéré. On allie alors l’efficience médicale, la sécurité pour le patient et le partage de la charge que représente le parcours d’un patient douloureux post opératoire.

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