Rupture des tendons de la coiffe des rotateurs

Qu’est-ce qu’une rupture de la coiffe des rotateurs de l’épaule ?

L’épaule correspond à l’articulation entre l’omoplate et l’humérus (Fig. 1). La partie supérieure de l’humérus constitue une tête qui pivote face à une surface plate appelée glène.

La coiffe des rotateurs est l’ensemble des tendons qui relient certains muscles de l’épaule à la tête de l’humérus. En se contractant ces muscles de la coiffe entraînent les mouvements au niveau de l’épaule et du bras.  Ces tendons sont au nombre de quatre (sous-scapulaire, sus-épineux, sous-épineux, petit-rond) (Fig. 2) auxquels il faut ajouter le tendon du long biceps qui coulisse dans une gouttière entre ces tendons. Ces tendons sont solidement fixés à l’os autours de la tête de l’humérus mais ils ont tendance à s’user avec l’âge notamment lorsqu’ils sont souvent sollicités (gestes répétitifs et/ou en force avec les bras décollés du corps).

Lorsque ces tendons commencent à s’user mais ne sont pas détachés de l’os sur lequel ils sont attachés, on parle de tendinopathie ou tendinite et lorsque les tendons ne sont plus fixés sur l’os, on parle alors de rupture de la coiffe des rotateurs.

Ces ruptures de la coiffe surviennent soit progressivement après quarante ou cinquante ans soit brutalement lors d’un traumatisme. Enfin, il peut y avoir déchirure ou extension d’une rupture ancienne lors d’un traumatisme sur une épaule qui était déjà douloureuse.

Pourquoi une opération ?

Les répercussions d’une rupture de coiffe sont variables selon les personnes.  Le patient décrit des douleurs lors de certains gestes mais aussi parfois au repos (y compris la nuit). Certains gestes sont aussi parfois impossibles.

Le but de la réparation de la coiffe est le soulagement de la douleur et la récupération de la mobilité de l’épaule.

Quelles techniques opératoires sont possibles ?

Ces chirurgies sont réalisées en ambulatoire (entrée le matin à l’hôpital et sortie le soir), sous anesthésie générale souvent associée à une anesthésie de tout le membre supérieur opéré. L’intervention dure environ 1 heure.

Après l’opération, un pansement stérile est mis en place pendant 15 jours.

Un traitement pour la douleur vous sera prescrit et une attelle (immobilisation) sert à protéger votre épaule pendant 2 à 4 semaines selon la gravité des lésions.

Sous arthroscopie (intervention avec une caméra et des petites incisions de 1cm) un bilan des lésions de l’épaule est fait en 1er lieu. Plusieurs instruments de petite taille sont introduits pour réaliser le geste chirurgical. Un « nettoyage » est réalisé afin d’avoir de l’espace pour travailler autour des tendons. Une ou plusieurs ancres sont vissées dans l’humérus (Fig.  3). Des fils accrochés sur ces ancres sont ensuite passés à travers le tendon rompu (Fig. 4) pour le refixer sur l’os en bonne position (Fig. 5). Souvent, le chirurgien enlève aussi quelques millimètres sur le dessous de l’acromion pour supprimer d’éventuelles douleurs liées aux frottements des tendons contre cet os (acromioplastie). Lorsque le tendon du biceps présente une lésion son insertion sera sectionnée (ténotomie) et rattaché (ténodèse).

Video de la chirurgie : https://www.ypo.education/orthopaedics/shoulder/rotator-cuff-tear-t189/video/

La rééducation post-opératoire et la reprise du sport ?

La rééducation consiste en des auto-étirements et des séances de kinésithérapie qui sont débutés dans les jours suivant l’intervention (pour une durée de 6 mois minimum).

Le but étant de réduire les douleurs initiales, et de récupérer les mobilités passives complètes de l’épaule. Aucun travail de renforcement musculaire n’est réalisé avant 4 à 6 mois.

Il faut attendre 45 jours pour reprendre le volant. La reprise du travail se fait à partir de 4 et 6 mois en fonction de votre profession. La reprise des activités de loisir sportives sera discutée en fonction de leur type et de votre évolution spécifique.

Quels sont les risques et complications ?

En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie (risques cardiaques, neurologiques et généraux), notons quelques risques plus spécifiques à ces chirurgies :

  • Des réactions inflammatoires exacerbées correspondent parfois à une algodystrophie. La bonne gestion de la douleur et de la rééducation limite cette complication rare.
  • Des raideurs et douleurs peuvent persister le plus souvent car les tendons étaient très abimés au moment de la réparation.
  • La survenue d’une infection de l’articulation est exceptionnelle. Cette complication connue nécessite un lavage de l’épaule et la mise sous antibiotiques plus ou moins longue.

 

Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive.  Votre chirurgien vous donnera toutes les explications complémentaires et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier avec les avantages, les inconvénients et les risques de l’intervention.

Pour plus d’information: https://www.sofcot.fr/sites/www.sofcot.fr/files/medias/documents/55-Synth%C3%A8se.pdf